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<Libellé inconnu>
Etude des bienfaits du contact avec la nature
Du 5 février 2018 au 27 juillet 2018
Le GRAINE Auvergne-Rhône-Alpes est un réseau régional pour l’Education à l’Environnement vers un Développement durable. Il œuvre pour la mise en réseau des acteurs (journées d’échanges, formations, partenariats, représentation, communication…), dans le but d'amener les personnes et les organisations, publiques et privées, à s'approprier les enjeux, à travailler ensemble et à s'investir dans des projets d'envergures très différentes. De nombreuses études ont été faites dans les pays anglo-saxons sur le « syndrome de déficit de nature », mais aucune en France.
Ce sujet de stage a été choisi par plusieurs associations membres du GRAINE dans le monde de l’éducation à l’environnement et de la promotion de la santé. Il résulte d’un questionnement sincère, mais également d’un problème plus politique pour les membres desdites associations : une recherche de légitimité. Ce mot n’est pas choisi au hasard, il est souvent revenu lors de mes entretiens avec des acteurs de terrain.
Ceux-ci sont de plus en plus confrontés au fait de devoir prouver l’utilité de leurs actions pour promouvoir les bienfaits de la nature sur la santé, et de devoir justifier celles-ci. Le secteur « santé – environnement » comporte de plus en plus d’enjeux politiques, économiques et environnementaux. Cela permet des opportunités intéressantes en termes de subvention, mais c’est un bienfait à double tranchant : alors que les associations travaillent sur ces enjeux de santé-environnement depuis longtemps, depuis que la problématique est de plus en plus mise en avant politiquement, elles se retrouvent dans la position de devoir prouver l’utilité de leurs actions. L’évidence de la chose n’étant pas considéré comme une preuve, ce sont des preuves scientifiques au sens moderne du terme qui leur sont demandées, mais le temps passé à cela est pris sur celui déjà précieux des actions engagées de ces associations. Si les réflexions sur les bienfaits de la nature sont de plus en plus fréquentes, elles ne sont pas pour autant prises au sérieux par une majorité de personnes, l’esprit scientifique demeurant accroché à ses valeurs rationnelles dans lesquelles nature et culture sont deux concepts bien distincts.
Les questions qu’impliquent ce sujet sont nombreuses, mais il serait sans doute plus clair de commencer par celle qui est à son origine. Au-delà du problème de preuve, pourquoi ce sujet ? Probablement en raison d’un constat établi depuis déjà un moment et de plus en plus débattu : nous nous éloignons de la nature. « Nous » désigne aujourd’hui la part des humains qui vivent dans des sociétés modernes, qu’on ne peut plus vraiment qualifier d’occidentales même si les idées à leur base le sont. Par « société moderne » on désigne communément les sociétés industrielles basées sur un modèle économique libéral. Il est intéressant de constater que conjointement à la croissance de ce modèle sociétal, une conscience des problèmes qu’il crée se développe, notamment en ce qui concerne sa séparation d’avec la nature, et que l’on retrouve aujourd’hui à travers les actions de sensibilisation des associations d’éducation à l’environnement ou de promotion de la santé. On ne peut bien sûr pas fixer de date précise d’un tel détachement, mais certaines périodes de l’histoire participent à ce sentiment : le développement du rationalisme scientifique, notamment à travers la pensée de Descartes qui sépare les concepts de nature et de culture ; l’industrialisation des sociétés ; l’expansion du modèle économique libéral. L’idée que la nature est Autre est une des bases les plus solides des sociétés modernes, la rationalité de la science, y compris de la médecine, en est une autre.
La santé n’est plus si facilement associée à la nature dans nos sociétés. Elle l’a été et l’est encore dans d’autres types de société, mais avec la rationalisation de la science vient celle de la médecine, et les pharmacies deviennent des industries comme les autres corps de métier. Les avancées médicales liées à ces changements scientifiques sont indéniables, mais on se rend compte aujourd’hui que si la nature crée des maladies, des problèmes de santé que l’on peut désormais soigner grâce aux avancées scientifiques, nos modes de développements en créent également. Ces problèmes étant inhérents à notre société, elle ne peut pas les soigner par elle-même, c’est donc vers la nature que de nombreuses personnes se tournent, de plusieurs manières. Une redécouverte du soin physique par les plantes se fait sentir à travers par exemple le succès des huiles essentielles ou l’attrait occidental pour les médecines traditionnelles orientales. Les bienfaits psychologiques de la nature sont également de plus en plus débattus. Dans une certaine mesure, on peut relier la volonté de ville verte, d’architecture plus ouverte, à un souci de santé sociale. La question des bienfaits du contact avec la nature sur la santé se pose donc à de nombreux niveaux.
Cette étude n’a aucunement prétention à apporter une quelconque légitimité aux acteurs associatifs, mais elle tâchera en revanche de souligner le fait indéniable qu’ils en ont déjà une.
Ceux-ci sont de plus en plus confrontés au fait de devoir prouver l’utilité de leurs actions pour promouvoir les bienfaits de la nature sur la santé, et de devoir justifier celles-ci. Le secteur « santé – environnement » comporte de plus en plus d’enjeux politiques, économiques et environnementaux. Cela permet des opportunités intéressantes en termes de subvention, mais c’est un bienfait à double tranchant : alors que les associations travaillent sur ces enjeux de santé-environnement depuis longtemps, depuis que la problématique est de plus en plus mise en avant politiquement, elles se retrouvent dans la position de devoir prouver l’utilité de leurs actions. L’évidence de la chose n’étant pas considéré comme une preuve, ce sont des preuves scientifiques au sens moderne du terme qui leur sont demandées, mais le temps passé à cela est pris sur celui déjà précieux des actions engagées de ces associations. Si les réflexions sur les bienfaits de la nature sont de plus en plus fréquentes, elles ne sont pas pour autant prises au sérieux par une majorité de personnes, l’esprit scientifique demeurant accroché à ses valeurs rationnelles dans lesquelles nature et culture sont deux concepts bien distincts.
Les questions qu’impliquent ce sujet sont nombreuses, mais il serait sans doute plus clair de commencer par celle qui est à son origine. Au-delà du problème de preuve, pourquoi ce sujet ? Probablement en raison d’un constat établi depuis déjà un moment et de plus en plus débattu : nous nous éloignons de la nature. « Nous » désigne aujourd’hui la part des humains qui vivent dans des sociétés modernes, qu’on ne peut plus vraiment qualifier d’occidentales même si les idées à leur base le sont. Par « société moderne » on désigne communément les sociétés industrielles basées sur un modèle économique libéral. Il est intéressant de constater que conjointement à la croissance de ce modèle sociétal, une conscience des problèmes qu’il crée se développe, notamment en ce qui concerne sa séparation d’avec la nature, et que l’on retrouve aujourd’hui à travers les actions de sensibilisation des associations d’éducation à l’environnement ou de promotion de la santé. On ne peut bien sûr pas fixer de date précise d’un tel détachement, mais certaines périodes de l’histoire participent à ce sentiment : le développement du rationalisme scientifique, notamment à travers la pensée de Descartes qui sépare les concepts de nature et de culture ; l’industrialisation des sociétés ; l’expansion du modèle économique libéral. L’idée que la nature est Autre est une des bases les plus solides des sociétés modernes, la rationalité de la science, y compris de la médecine, en est une autre.
La santé n’est plus si facilement associée à la nature dans nos sociétés. Elle l’a été et l’est encore dans d’autres types de société, mais avec la rationalisation de la science vient celle de la médecine, et les pharmacies deviennent des industries comme les autres corps de métier. Les avancées médicales liées à ces changements scientifiques sont indéniables, mais on se rend compte aujourd’hui que si la nature crée des maladies, des problèmes de santé que l’on peut désormais soigner grâce aux avancées scientifiques, nos modes de développements en créent également. Ces problèmes étant inhérents à notre société, elle ne peut pas les soigner par elle-même, c’est donc vers la nature que de nombreuses personnes se tournent, de plusieurs manières. Une redécouverte du soin physique par les plantes se fait sentir à travers par exemple le succès des huiles essentielles ou l’attrait occidental pour les médecines traditionnelles orientales. Les bienfaits psychologiques de la nature sont également de plus en plus débattus. Dans une certaine mesure, on peut relier la volonté de ville verte, d’architecture plus ouverte, à un souci de santé sociale. La question des bienfaits du contact avec la nature sur la santé se pose donc à de nombreux niveaux.
Cette étude n’a aucunement prétention à apporter une quelconque légitimité aux acteurs associatifs, mais elle tâchera en revanche de souligner le fait indéniable qu’ils en ont déjà une.
Association
Etudiante
Elsa ALLOIN, Philosophie - Ethique, Ecologie et Développement Durable (Université Jean Moulin Lyon 3)
Chercheur
Sacha LOEVE (Université Jean Moulin Lyon 3)