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Développement durable,  <Libellé inconnu>,  Citoyenneté
Publié le 22 mai 2019 | Mis à jour le 22 mai 2019

Vous avez dit « recherche participative » ?

Nous sommes aujourd’hui le 9 avril 2019, voilà deux mois que mon stage a commencé et le printemps comme (déjà) à pointer le bout de son nez. Il est maintenant l’heure que je vous fasse mes premiers retours sur cette expérience originale, sinon très intéressante.

Avant de commencer sa recherche, il est primordial pour un chercheur – ou un apprenti chercheur – de s’interroger sur le cadre d’action dans lequel il effectue son travail scientifique. Il n’y a pas une manière de faire de la recherche, mais il y’a des manières plurielles de faire de la recherche. À titre d’exemple, la recherche universitaire constitue sans aucun doute le cadre d’action le plus répandu en la matière. Toutefois, parallèlement à cela d’autres cadres d’actions – assez nouveau et novateur – existent pour faire de la recherche, comme la recherche participative… Pardon, vous avez dit recherche participative ? Mais qu’est-ce donc ? En un mot, un adjectif : stimulant !
Cela serait très frustrant pour le lecteur que je ne décrive pas davantage ce cadre de recherche-participative ou recherche-action (et quel sociologue serais-je par ailleurs si ne le faisais pas !).

Avant d’expliciter dans les grandes lignes ce cadre, faisons un petit retour en arrière. Très tôt dans mon parcours universitaire, j’ai été sensibilisé, via des lectures et de multiples discussions avec mes collègues et mes enseignants, aux difficultés de la science (et plus particulièrement de la sociologie) à sortir de sa « tour d’ivoire ». Un horizon indépassable semblait alors se dresser devant le chercheur entre d’une part réaliser une recherche tout à fait crédible d’un point de vue scientifique et académique, et d’autre part être force de propositions d’actions concrètes issues de la recherche pour les acteurs de la « société civile ». C’est précisément dans cet interstice que la « recherche-action » ou la « recherche-participative » prend place. Il s’agit d’un cadre très stimulant, comme dit précédemment, et ceux pour plusieurs raisons. En premier lieu, dès le début de la recherche plusieurs types d’acteurs – scientifiques, académiques et extra-académiques (associatif dans mon cas) – gravitent autour du projet.

Ce cadre ne remet absolument pas en question les principes fondamentaux de toute démarche scientifique, il permet, en revanche, d’être au plus près des problématiques de certaines structures extra-académiques, en l’occurrence l’association AtoutDys avec qui je réalise ce projet (original) de recherche participative. Le projet se construit donc dans une démarche de coopération entre science et société. Il s’agit ensuite, pour nous autres scientifiques, de se réapproprier les questionnements et interrogations énoncés par AtoutDys, dans l’objectif de les reformuler en objet de recherche scientifique. Il s’agira alors de rendre accessible nos résultats de recherche en formulant des propositions concrètes et réalisables pour l’association.

Pour finir ce premier témoignage, j’aimerais aborder un dernier aspect lié à la recherche-action : le fait que ce projet prenne place dans une équipe scientifique, composée d’Audrey Mazur-Palandre (ASLAN/ICAR) et d’Agnès Witko (ASLAN/DDL), ou la pluridisciplinarité est notre mot d’ordre. Notre objet de recherche se nourrit constamment de cette pluridisciplinarité (psycholinguistique, orthophonie et sociologie) ou chacun.e ajoute une pincée de sel à ce projet.

Ce projet a ainsi l’originalité de cumuler deux points forts et originaux : (1) une forte collaboration entre le monde de la recherche et une structure extra-académique (l’association AtoutDys) et (2) une position transdisciplinaire fortement engagée ; par conséquent, ce projet de recherche s’inscrit dans des enjeux scientifiques et sociétaux d’aujourd’hui et de demain. Ce projet est alors très stimulant d’un point de vue intellectuel et humain !

Voilà c’est le moment pour moi de vous quitter… Le lecteur pourra être surpris de remarquer que je n’ai pas dit un mot sur l’objet de notre recherche… Pour en savoir plus, je vous invite alors à lire ma prochaine note de terrain – sur le site de la Boutique des sciences – pour le découvrir !

A très vite,

Sosthène.