Du capitalocène urbain... aux engagements périphériques : séminaire de lancement d'une recherche-action

Les revendications d’habiter les espaces dits périphériques se sont faites de plus en plus concrètes ces dix dernières années, et ce par une diversité d’expériences comme de formes et causes d’engagements : des zones à défendre aux gilets jaunes, du regain des communautés existentielles à la multiplication des trajectoires personnelles dites de l’alternative. Lorsque des listes citoyennes n’en font pas leur cheval de bataille à l’occasion de quelques échéances électorales.

Ce programme se propose d’explorer ce qu’il convient de nommer des politicités émergentes, singulièrement par l’autonomie et la désobéissance, en décalage donc aux figures de la citoyenneté urbaine et de l’urbanité auxquelles sont circonférés les espaces et les temps historiques du politique.

Pourquoi et comment les formes de vie tiennent lieu de nouvelles expériences démocratiques ? Par quelles formes d’action et savoir-faire mobilisés, subjectivités et individuations politiques ? Dans quels milieux géographiques et pour quelles temporalités d’intervention par l’habiter ? Quelles pourraient être sur cette base les questions posées aux formes de vie politiques de l’urbain et aux professionnalités techniques ? Et, en arrière-plan, les critiques dès lors adressées aux savoirs scientifiques et à leurs constructions, aux expertises de métiers et aux formations universitaires ?

Ce programme associe étroitement six communautés et six collectifs d’habitant.e.s activistes, douze praticien.ne.s militant.e.s de différents territoires et douze enseignants-chercheur.e.s de différents horizons disciplinaires, ainsi qu’une quinzaine de doctorant.e.s et des étudiant.e.s de six formations de l’Université de Lyon.

Le programme pluriannuel repose sur des séminaires longs d’échanges (de lancement et de dévoilement, d’analyse réflexive et de restitution discursive), des enquêtes de terrain et carnets d’impression (avec les collectifs et communautés), des ateliers de co-production en immersion, ainsi que sur un colloque international consacré aux périphéries ou encore des dispositifs de mise en controverse des connaissances qui seront progressivement construite (cliniques, procès…).

Un blog sera inauguré à l’occasion de ce premier séminaire. Il permettra de faire vivre le programme : organisation et diffusion, restitution et mises en discussion. Il servira également à la rédaction finale d’un ouvrage collectif sur les passions périphériques et les subjectivations politiques.