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Citoyenneté, Culture

Rapport des adolescents et jeunes adultes à la vie socioculturelle

Du 1 février 2016 au 29 juillet 2016

De nombreuses initiatives sociales et culturelles, individuelles ou collectives, visent à faire vivre et redynamiser le monde rural. Malgré la diversité des actions menées et malgré des succès reconnus, le public des 16-30 ans reste relativement peu impliqué dans ces actions, que ce soit pour l’organisation ou la simple participation. Au-delà d’une certaine expatriation des jeunes pour poursuivre leurs études et engager leur vie professionnelle, la tendance est aggravée par le fait que la classe de jeunes gens qui s’installent voire reviennent en milieu rural avec une situation sociale et familiale avancée, tend à peut s’impliquer.

Layt’motiv’ est un café culturel associatif située à Lay, municipalité rurale du nord du département de la Loire. Née il y a six ans dans l’esprit de trois habitants du territoire, elle fait suite à la fermeture de l’unique bar du village et elle est aujourd’hui un acteur majeur non seulement de la vie de la commune (car elle propose de nombreux services de proximité) mais aussi du secteur associatif du Roannais. Elle est insérée dans les réseaux d’économie sociale et solidaire et d’éducation populaire au niveau national.

Ses objectifs principaux sont le maintien et la structuration du lien social à l’échelle communale ainsi que le développement des circuits-courts de consommation. Son modèle économique est donc basé sur l’activité « café », ainsi que sur la vente de paniers de légumes et de produits bio/locaux ou issus du commerce équitable dans Lay’picerie. L’orientation des pratiques de consommation constitue bien une fin en soi, mais c’est aussi l’occasion de financer l’offre culturelle de Layt’motiv’, et notamment les 90 animations annuelles proposées dans les locaux ou hors les murs à titre gratuit.

L’association réunit aujourd’hui plus de trois cents adhérents, impliqués de multiples façons dans le projet : ce sont entre autres des producteurs locaux, pour qui elle est un outil qui leur permet de trouver des débouchés productifs, des usagers des services culturels et/ou économiques, ou encore des bénévoles impliqués dans la gestion de l’activité associative. Malgré des succès indéniables, l’association va rapidement constater aux côtés d’autres structures associatives des environs que les publics jeunes, et en particulier les 16-30 ans, sont quasiment absents des listes d’adhésions. Plus frappant encore, il semblerait qu’ils soient en partie invisibles si l’on s’intéresse à certains aspects de la vie du village, et qu’ils développent peu de formes de participation sociale, surtout au sein des communes rurales qui entourent le pôle urbain du roannais.

C’est pour tenter d’argumenter autour de ces problématiques que nous retraçons dans ce document les grandes lignes de l’étude participative menée pendant six mois par une étudiante dans le cadre du dispositif de Boutique des Sciences de l’Université de Lyon.

Dans le cadre de mon stage de fin d’études en économie sociale et solidaire, j’ai effectué une recherche participative de mars à août 2016, en collaboration avec Layt’motiv’, une référente scientifique géographe au Laboratoire d’Etudes Rurales de Lyon et la Boutique des Sciences de l’Université de Lyon.

La thématique de la participation sociale des jeunes en milieu rural m’intéressait d’abord d’un point de vue personnel, ayant moi-même grandi en zone rurale, réalisé la première partie de mon cursus scolaire dans une ville moyenne du département ardéchois et étant actuellement co-présidente d’une association portée uniquement par des jeunes dans le nord de l’Ardèche. Dans le cadre de mes études, la question de l’engagement des jeunes et de sa prise en compte à la fois comme ressource dans l’élaboration des politiques de développement local en milieu rural et comme enjeu dans la transmission des projets associatifs est cruciale.

Ces questions se retrouvent de manière transversale dans les grandes problématiques contemporaines, non seulement associatives mais également sociétales. La pluralité des thèmes qu’englobe une telle étude m’a donc poussée à m’intéresser de plus près aux liens entretenus par la jeunesse, la ruralité et la participation sociale au sens large.