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Développement durable,
<Libellé inconnu>,
Citoyenneté
Publié le 12 juin 2019 | Mis à jour le 12 juin 2019
Le changement, ça prend du temps !
Crédit : Floriane Ordonneau
Belle surprise que ce mois de mai ! D’abord avec la relance de mon questionnaire auprès des ambassadeurs qui s’est avérée plus concluante et a donné suite à des entretiens supplémentaires.
Alors que je commençais à retranscrire les matériaux en ma possession et que j’envisageais les premières pistes d’analyse, j’ai tout stoppé pour reprendre avec enthousiasme la programmation de nouvelles rencontres. Cette fois-ci, j’ai sélectionné des ambassadeurs déclarant ne plus se sentir légitimes dans leurs missions auprès de leurs voisins. Echanger avec les personnes, être invitée et reçue au sein de leur foyer, veiller à préserver leur intimité, expliquer ma démarche, détailler leur parcours, ranimer les souvenirs … c’est le temps de la recherche que j’affectionne le plus. Ce sentiment d’être privilégiée, d’avoir recueillie des morceaux de vie dont il me faudra prendre soin, tâcher de rester fidèle tout en gardant l’objectivité du chercheur. Mais c’est aussi ce qui m’inquiète. Est-ce que je vais répondre aux attentes formulées par l’association ? Comment les membres vont-ils recevoir et interpréter les résultats de mes perceptions sur ce qu’ils mettent en place ? Vais-je réussir à préserver la confiance qu’ils m’ont accordée ?
Un petit coup de pression qui, mêlé à la bienveillance des ambassadeurs et au temps qu’ils m’accordent, me remet les pendules à l’heure et m’oblige à avancer coûte que coûte. Doucement, je commence à distinguer des profils parmi les membres de l’association. Au départ, il y la conviction commune de vouloir partager et diffuser au mieux des valeurs et des connaissances fondées autour de la préservation de l’environnement. Un discours qui s’objective dans la pratique par des missions de sensibilisation des voisins au « bon tri » des déchets. Idéalement, ce premier palier encourage la réduction des déchets en adoptant d’autres modes de consommation. Pourtant, quelques ambassadeurs parmi les derniers rencontrés m’ont confié avoir le sentiment d’être des « mauvais élèves ». Ils estiment ne pas avoir réussi à aborder le sujet avec leurs voisins et ne voient donc pas de résultats immédiats. Beaucoup déclarent aussi ne pas avoir posé l’affiche des consignes de tri dans leur local poubelle, et avec le temps, ne plus se sentir légitime de le faire.
Or je me suis aperçue que quotidiennement, aussi bien à travers leurs déplacements que les lieux ou les autres individus qu’ils fréquentent, tous les ambassadeurs mettaient en place des actions pour changer progressivement leurs modes de vie. Pour certains, par exemple, il a d’abord fallu prendre du recul pour réfléchir, rassembler et trier les informations afin d’expérimenter et d’évaluer celles qu’ils estimaient les plus pertinentes. Une fois « à l’aise » avec les connaissances acquises, ces ambassadeurs ont commencé à agir mais … à une échelle différente de celle du voisinage ! En effet, c’est davantage auprès d’affinités électives qu’ils ont choisi de « semer des graines » pour faire changer ceux qu’ils ont perçu comme « déjà plus sensibles à la cause ». Cette alternative semble illustrer que si le lieu de résidence permet une proximité géographique, il n’inclut ni ne facilite d’emblée une proximité sociale.
Enfin, ce mois-ci l’un des ambassadeurs interrogés m’a dit : « les gens n’adhérent et ne partagent que ce qu’ils veulent bien entendre ». Ce qui a renforcé l’hypothèse que les missions de sensibilisation doivent certes s’appuyer sur des alliés mais que la volonté de changement de comportement doit venir de la personne sensibilisée elle-même. Qu’est-ce qui pousse un individu à accepter le changement ? A se dire que c’est le bon moment ? Qu’il en est de sa responsabilité d’agir ? Tout en préparant cet article et la future restitution, je regarde des vidéos de vulgarisation scientifique traitant de conformisme et contagion sociale ! Une prochaine piste à creuser …
Floriane Ordonneau
Un petit coup de pression qui, mêlé à la bienveillance des ambassadeurs et au temps qu’ils m’accordent, me remet les pendules à l’heure et m’oblige à avancer coûte que coûte. Doucement, je commence à distinguer des profils parmi les membres de l’association. Au départ, il y la conviction commune de vouloir partager et diffuser au mieux des valeurs et des connaissances fondées autour de la préservation de l’environnement. Un discours qui s’objective dans la pratique par des missions de sensibilisation des voisins au « bon tri » des déchets. Idéalement, ce premier palier encourage la réduction des déchets en adoptant d’autres modes de consommation. Pourtant, quelques ambassadeurs parmi les derniers rencontrés m’ont confié avoir le sentiment d’être des « mauvais élèves ». Ils estiment ne pas avoir réussi à aborder le sujet avec leurs voisins et ne voient donc pas de résultats immédiats. Beaucoup déclarent aussi ne pas avoir posé l’affiche des consignes de tri dans leur local poubelle, et avec le temps, ne plus se sentir légitime de le faire.
Or je me suis aperçue que quotidiennement, aussi bien à travers leurs déplacements que les lieux ou les autres individus qu’ils fréquentent, tous les ambassadeurs mettaient en place des actions pour changer progressivement leurs modes de vie. Pour certains, par exemple, il a d’abord fallu prendre du recul pour réfléchir, rassembler et trier les informations afin d’expérimenter et d’évaluer celles qu’ils estimaient les plus pertinentes. Une fois « à l’aise » avec les connaissances acquises, ces ambassadeurs ont commencé à agir mais … à une échelle différente de celle du voisinage ! En effet, c’est davantage auprès d’affinités électives qu’ils ont choisi de « semer des graines » pour faire changer ceux qu’ils ont perçu comme « déjà plus sensibles à la cause ». Cette alternative semble illustrer que si le lieu de résidence permet une proximité géographique, il n’inclut ni ne facilite d’emblée une proximité sociale.
Enfin, ce mois-ci l’un des ambassadeurs interrogés m’a dit : « les gens n’adhérent et ne partagent que ce qu’ils veulent bien entendre ». Ce qui a renforcé l’hypothèse que les missions de sensibilisation doivent certes s’appuyer sur des alliés mais que la volonté de changement de comportement doit venir de la personne sensibilisée elle-même. Qu’est-ce qui pousse un individu à accepter le changement ? A se dire que c’est le bon moment ? Qu’il en est de sa responsabilité d’agir ? Tout en préparant cet article et la future restitution, je regarde des vidéos de vulgarisation scientifique traitant de conformisme et contagion sociale ! Une prochaine piste à creuser …
Floriane Ordonneau